Un programme d’accompagnement pour les éloignés de l’emploi
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Mise en scenergie
» Un programme d’accompagnement pour les éloignés de l’emploi «
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« À un moment, j’étais perdu. Vous finissez par vous perdre. » Après avoir été licencié de son poste de logisticien début 2018 à cause d’une coupure budgétaire, Xavier Istria se retrouve sans emploi. Trois ans à enchaîner « intérim et petits boulots », à essayer de garder le cap et de retrouver un emploi stable. « Au bout de trois ans, vous ne savez plus où aller, comment faire ». Il déplore aussi le manque de suivi dont il a, selon lui, fait l’objet de la part de Pôle Emploi.
Le suivi, c’est précisément ce que Xavier a trouvé avec « Mise en scènergie », un programme d’accompagnement vers l’emploi développé par l’organisme de formation professionnelle insulaire Optimus. « C’est un programme qui n’est pas du tout académique. Très basé sur l’humain. Pour eux, vous n’êtes pas un numéro ». Xavier Istria ne tarit pas d’éloges sur ce programme, développé par les gérants Marc-Antoine Pantalacci et Xavier Bartoli.
Ces deux anciens du master ressources humaines de l’université de Corse, répondaient à un appel à projets passé par l’Agence de développement économique de la Corse (Adec) en 2017, visant à proposer un dispositif de formation innovant pour fluidifier l’insertion des demandeurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail. Le projet porté par Optimus est finalement sélectionné.
Financé par l’Adec, la région et le Fonds social européen (FSE), le programme « Mise en scènergie » a accueilli ses premiers bénéficiaires en janvier dernier. Un délai qui s’explique par l’apport de fonds européens, toujours longs à obtenir.
Accentuer « l’employabilité »
L’originalité de leur programme tient à la mobilisation de « compétences induites, alternatives, sortant du champ d’apprentissage traditionnel et scolaire ». L’idée est d’accentuer « l’employabilité » des bénéficiaires en insistant sur des « savoir être ».
« On travaille beaucoup sur l’outil théâtral », explique Marc-Antoine Pantalacci. « Il s’agit pour eux d’arriver à s’exprimer et à se mettre en avant. On sait par exemple que la première impression est très marquante pour les employeurs. Donc on travaille beaucoup dessus, notamment sur l’expression et la posture. On met en scène des moments de la vie professionnelle, comme des entretiens d’embauche ». La formation met l’accent sur d’autres compétences, comme la transmission de savoirs, le travail en équipe ou la créativité à travers des modules de formation originaux : classe inversée ou conception de spots vidéo.
La force du programme tient aussi à la capacité d’Optimus à mobiliser un réseau de partenaires et d’en faire bénéficier les demandeurs d’emploi qu’elle accueille. Des modules de rencontre avec des employeurs insulaires et des acteurs de la formation professionnelle sont ainsi proposés aux bénéficiaires.
Depuis le début de l’année, le programme a accueilli une quarantaine de bénéficiaires. L’objectif, initialement de 80 bénéficiaires, a dû être revu à la baisse à cause de la crise sanitaire et du confinement. Ces bénéficiaires sont répartis sur toute l’île, Optimus ayant noué des partenariats avec Pôle Emploi dans six microrégions : les régions ajaccienne, cortenaise et bastiaise, la Balagne, la Plaine orientale et l’Extrême-Sud.
Des bénéficiaires qu’Optimus entend suivre sur la durée dans leur insertion professionnelle. « On est déjà à 11 sorties positives », se félicite Loïc Sekli, formateur. Ces sorties positives correspondent au nombre de personnes ayant retrouvé un emploi ou inscrites en formation certifiante.
Le formateur évoque le cas d’un ancien travailleur indépendant de 67 ans, tombé malade, contraint de se déclarer en cessation d’activité et tombé dans l’endettement. D’après Loïc Sekli, il est aujourd’hui cadre animateur d’événement en CDI. Plusieurs autres personnes auraient retrouvé un emploi en CDD ou en CDI, selon lui.
Quant à Xavier Istria, il est aujourd’hui en formation de développement web pour un an. Un secteur qu’il sait « très porteur sur le marché du travail ». « Cette formation, je ne l’aurais jamais eue sans Optimus », explique-t-il.
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